- sous-développé
-
• 1952; de sous- et développé, d'apr. l'angl. underdeveloped♦ Économie sous-développée, qui, faute d'une productivité suffisante, ne permet pas à ses agents de connaître des niveaux de consommation satisfaisants. Pays sous-développés, dont l'économie est sous-développée (pays d'Asie, Afrique, Amérique latine, dits plutôt aujourd'hui en voie de développement). — Spécialt Dont le revenu annuel par habitant est inférieur au revenu annuel mondial. Les pays les moins avancés (P. M. A.) parmi les pays sous-développés. — Par ext. Insuffisamment équipé, modernisé, productif. ⇒ sous-équipé.♢ Par ext. et subst. (emploi critiqué) Habitant d'un pays sous-développé. Les sous-développés.sous-développé, éeadj. Se dit d'un pays dont l'économie est insuffisamment développée relativement aux besoins de sa population. (On tend auj. à préférer l'expression en voie de développement.) - Par ext. Les économies sous-développées.⇒SOUS-DÉVELOPPÉ, -ÉE, adj. et subst.A. — ÉCONOMIE1. Adjectifa) Économie sous-développée. Économie d'un pays, d'une région qui n'a pas atteint une productivité suffisante et ne permet pas à ce pays un niveau de consommation suffisant. Les sociétés, dont les économies sont dites sous-développées par les publications officielles des organisations internationales représentent un cas extrême. (...) la croissance cumulative et durable du produit réel global y est empêchée par de nombreux caractères mentaux et sociaux des populations (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 155).b) Souvent (et à l'orig.) au plur. Pays sous-développé(s). Pays ou région(s) dont le stade d'évolution économique n'est pas suffisant pour assurer un niveau de vie humainement décent à sa population, pour des raisons naturelles, socioéconomiques, sociales, financières ou politiques. Anton. pays développé(s), riche(s), nanti(s), industrialisé(s). Pour que les pays sous-développés penchent vers l'Occident, il existait une recette infaillible: l'indépendance; à preuve l'Amérique elle-même qui, une fois affranchie de ses anciens possesseurs, était devenue un pilier de la civilisation (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 210). V. désarticulé ex. 2.— [Avec un subst. du même parad.] Nation(s), population(s), sociétés sous-développée(s). La direction de centrales de faible ou moyenne puissance, c'est-à-dire de quelques milliers ou de quelques dizaines de milliers de kilowatts électriques, qui, bien que donnant de l'électricité beaucoup plus chère que les centrales de plusieurs centaines de milliers de kilowatts, sont les seules qui pourraient intéresser les puissances sous-développées (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 138).Rem. Devenu un peu péj., pays sous-développé(s) est auj. de plus en plus remplacé par l'équivalent, parfois euphémique, pays en (voie de) développement.2. Subst. Personne dont la patrie où elle vit, est un pays économiquement sous-développé. « Que vienne le jour, dit encore Paul VI, où les prodigieuses énergies du progrès pourront être utilisées pour rassasier la faim dans le monde... » Ceci est une bénédiction donnée aux partisans de l'aide aux sous-développés (Témoignage chrétien, 6 mai 1965, p. 2, col. 3). Depuis cinquante ans, les Palestiniens, les Arabes et les sous-développés meurent par milliers dans l'indifférence générale (Le Nouvel Observateur, 14 sept. 1970, p. 22, col. 2).B. — Adj. [En parlant d'un secteur d'activité, d'une activité] Dont le stade de développement est insuffisant par rapport à la normale ou à une norme souhaitable; qui est insuffisamment équipé. Anton. florissant, prospère. Faute de coordination avec les bibliothèques universitaires, elles-mêmes sous-développées, faute d'une division des tâches, la Bibliothèque nationale s'encombre de lecteurs qui, mieux informés, pourraient trouver leur bien à l'Arsenal, à la Mazarine, ou à Sainte-Geneviève (L'Express, 3-9 févr. 1969, p. 47, col. 1).C. — Adj. et subst., fam. (souvent péj.). (Personne) dont le niveau intellectuel, psychique ou culturel est inférieur à la normale. Synon. arriéré, attardé, demeuré, retardé. La peinture de circonstance qui est celle faite par des artistes sous-développés, flattant chez le touriste consommateur, le « cochon qui sommeille », c'est-à-dire le goût qu'il a de l'image, non pas réelle, mais conventionnelle (Lettres fr., 24 juill. 1968, p. 32, col. 1).— En partic., adj. Dont le niveau économique et culturel est inférieur à la normale; qui est victime du sous-développement. On avait jusqu'alors fabriqué un produit de médiocre qualité, destiné à la clientèle « sous-développée » et « sous-argentée » des dockers de Hong-Kong et du sous-prolétariat de Bangkok (C. LAMOUR, M.-R. LAMBERTI, Les Grandes manœuvres de l'opium, 1972, p. 50).Prononc.:[
]. Étymol. et Hist. 1. 1951 adj. pays sous-développés (NATIONS UNIES, Mesures pour le développement économique des pays sous-développés cité in bbg. de R. BARRE, Écon. pol., Paris, P.U.F., 1955, p. 117); 2. 1956 subst. « habitant d'un pays sous-développé (Tiers Monde, p. 137). Dér. de développé (préf. sous-) pour traduire l'angl. under-developped, comp. de under « sous » et developped, part. passé adj. de to develop issu du fr. développer, att. comme terme d'écon. pol. dep. 1949 (H. S. TRUMAN ds NED Suppl.2). Supplanté par l'expr. en voie de développement (1960, Univers écon. et soc., p. 28-1). Fréq. abs. littér.:81. Bbg. BLOCHW.-RUNK. 1971, p. 400. — DUB. Dér. 1962, p. 55. — QUEM. DDL t. 20, 34.
sous-développé, ée [sudevlɔpe] adj. et n.❖1 Adj. Écon. Qui est insuffisamment développé. || Une économie sous-développée, qui, faute d'une productivité suffisante, ne permet pas à ses agents de connaître des niveaux de consommation satisfaisants (→ Rationnement, cit. 3). || Pays sous-développés, qui ont une production insuffisante pour leur population, pour des raisons naturelles, techniques, financières, politiques… || Assistance médicale (→ Population, cit. 4), aide économique aux pays sous-développés.REM. On dit plutôt aujourd'hui en voie de développement ou moins avancé.1 Tant de fables faciles pour tranquilliser les enfants : les paradis de Fra Angelico; les merveilleux lendemains; la solidarité, la charité, l'aide aux pays sous-développés. J'en refuse certaines, j'en accepte plus ou moins d'autres.S. de Beauvoir, les Belles Images, Gallimard, 1966, p. 191.♦ N. (1967). Par ext. Personne dont la patrie est considérée comme un pays économiquement sous-développé.2 Le temps d'écrire (un roman d'espionnage) les frontières ne sont plus à la même place, il y a eu trois contre-révolutions, les vilains deviennent des sous-développés (…)Aragon, Blanche ou l'oubli, I, V, p. 82.♦ Pays sous-développé.3 (…) les sous-développés sont beaucoup plus nombreux que les pays occidentaux, et la lutte a commencé dès que les colonies sont devenues des nations.Malraux, Antimémoires, p. 561.2 (1958). Insuffisamment équipé, modernisé, productif. ⇒ Sous-équipé. || Secteur industriel sous-développé.4 L'économie de guerre et le développement de l'équipement au sein d'une économie sous-développée provoquent généralement la limitation contrôlée de la consommation.3 (V. 1965). Par ext. Fam. Qui n'a pas atteint le niveau de développement intellectuel, culturel, considéré comme normal. — N. (1968). Retardé, arriéré. || « Rien ne permet d'envisager que nous sortions de l'état d'infantilisme et de “sous-développés” dans lequel nous sommes » (le Monde, 11 janv. 1968).
Encyclopédie Universelle. 2012.